Qu'est que le T.O.C

Le trouble obsessionnel compulsif fait partie des troubles anxieux. 2% de la population sont touchés par des troubles où se retrouve le besoin irrépressible d'accomplir sans cesse un même rituel.
La vie professionnelle, familiale et sociale peut être gravement menacée.
Les pensées obsessionnelles sont des pensées absurdes.
La personne qui en souffre les ressent elle-même comme telles, mais ne parvient pas à s'en débarrasser malgré ses efforts.
Le trouble obsessionnel compulsif est loin d'être rare, bien que l'on en parle peu, car la plupart de ceux qui en souffrent ont tendance à cacher leur maladie.
Sa prévalence, c'est-à-dire la proportion de personnes qui en souffrent à un moment donné de leur vie, est estimée à 2% de la population.
Les troubles obsessionnels compulsifs existent également chez l'enfant, et l'on sait que la plupart des adultes qui en souffrent ont présenté leurs premières idées fixes ou leur premier rituel déjà dans leur jeunesse.
Il y a plusieurs genres de manifestations, par exemple, les vérificateurs, ils consacrent tout leur temps à contrôler les lumières, les portes, le gaz; les collectionneurs: ils ramènent chez eux tous les papiers qu'ils trouvent dans la rue; les laveurs: ils passent leurs journées à leur toilette, telle cette jeune personne qui n'en finissait pas de frotter la peau de son visage avec une pierre ponce afin de le rendre parfaitement lisse et propre.
Elle était également terrifiée à l'idée d'être infectée par des microbes et ne pouvait toucher quoi que ce soit sans porter des gants stériles, d'autres ne peuvent poser le pied sur les lignes séparant les dalles de béton des trottoirs, etc. Divers traitements sont possibles.

Voici les critères diagnostiques des troubles obsessionnels compulsifs :

A. Existence soit d'obsessions soit de compulsions:

Obsessions définies par (1), (2), (3) et (4):

(Une obsession est une idée, pensée, impulsion, image répétitive qui paraît irrationnelle et non maîtrisable.  Les obsessions sont irrépressibles et si fréquentes qu’elles perturbent la vie quotidienne par une anxiété ou une souffrance importante.)

(1) pensées, impulsions ou représentations récurrentes et persistantes qui, à certains moments de l'affection, sont ressenties comme intrusives et inappropriées et qui entraînent une anxiété ou une détresse importante.

(2) les pensées, impulsions ou représentations ne sont pas simplement des préoccupations excessives concernant les problèmes de la vie réelle.

(3) le sujet fait des efforts pour ignorer ou réprimer ces pensées, impulsions ou représentations ou pour neutraliser celles-ci par d'autres pensées ou actions.

(4) les sujet reconnaît que les pensées, impulsions ou représentations obsédantes proviennent de sa propre activité mentale, (elles ne sont pas imposées de l'extérieur comme dans le cas des pensées imposées).

Les obsessions peuvent prendre la forme de:

-Doutes, comme de se demander constamment si les portes sont verrouillées ou les fenêtres bien fermées, ou si on a blessé quelqu’un dans un accident de la route.

-Impulsions, comme le désir d’étrangler son conjoint ou de crier une obscénité à l’église.

-Images, comme imaginer sans cesse que les enfants ont été happés par une voiture en revenant de l’école ou avoir des chiffres dans la tête à chaque fois qu'il s'agit d’étudier ou de passer un examen.

-Pensées, comme croire s'être contaminé les mains avec un produit de nettoyage et que la contamination se propage à tout ce que l’on touche, ou être contaminé en serrant des mains.

-Besoin de mettre les choses dans un ordre particulier et qui peut entraîner une souffrance intense quand les objets sont en désordre ou asymétriques.

Compulsions définies par (1) et (2):

(Une compulsion est un désir apparemment irrépressible de s’engager dans une action, souvent à maintes reprises, dont le but est généralement de réduire la souffrance ou l’anxiété qui accompagne une obsession.)

(1) comportements répétitifs (p. ex., lavage des mains, ordonner, vérifier) ou actes mentaux (p. ex., prier, compter, répéter des mots silencieusement) que le sujet se sent poussé à accomplir en réponse à une obsession ou selon certaines règles qui doivent être appliquées de manière inflexible.

(2) les comportements ou les actes mentaux sont destinés à neutraliser ou à diminuer le sentiment de détresse ou à empêcher un événement ou une situation redoutés; cependant, ces comportements ou ces actes mentaux sont soit sans relation réaliste avec ce qu'ils proposent de neutraliser ou de prévenir, soit manifestement excessifs.

Les compulsions peuvent prendre la forme de:

-Vérifications, comme vérifier la serrure toutes les minutes.

-Actes mentaux répétitifs, comme prier, compter, répéter des mots de manière silencieuse

-Comptages, comme compter jusqu’à 10 en arrière, puis en avant, cent fois pour chaque pensée  blasphématoire non voulue

-Lavage, comme se laver longtemps les mains à fond après être allé aux toilettes.

-Rituels, comme les actes effectués de façon rigide, selon des règles élaborées, sans être capable d’indiquer pourquoi ils sont accomplis

-Ranger selon un ordre par exemple symétrique

-Exiger ou demander des réassurances.

B. À un moment durant l'évolution du trouble, le sujet a reconnu que les obsessions ou les compulsions étaient excessives ou irraisonnées. N.B.: Ceci ne s'applique pas aux enfants.

C. Les obsessions ou compulsions sont à l'origine de sentiments marqués de détresse, d'une perte de temps considérable (prenant plus d'une heure par jour) ou interfèrent de façon significative avec les activités habituelles du sujet, son fonctionnement professionnel (ou scolaire) ou ses activités ou relations sociales habituelles.

D. Si un autre trouble de l'axe 1 est aussi présent, le thème des obsessions ou des compulsions n'est pas limité à ce dernier (p. ex., préoccupation liée à la nourriture quand il s'agit d'un trouble des conduites alimentaires; au fait de s'arracher les cheveux en cas de trichotillomanie; inquiétude concernant l'apparence en cas de peur d'une dysmorphie corporelle; préoccupations à propos de drogues quand il s'agit d'un trouble lié à l'utilisation d'une substance; crainte d'avoir une maladie sévère en cas d'hypocondrie; préoccupation à propos de besoins sexuels impulsifs ou de fantasmes en cas de paraphilie; ou ruminations de culpabilité quand il s'agit d'un trouble dépressif majeur).

E. La perturbation ne résulte pas des effets physiologiques directs d'une substance ni d'une affection médicale générale.

Ce trouble apparaît parfois dans l'enfance mais plus souvent à l'adolescence ou au début de l'âge adulte. Il débute soit de façon très graduelle, soit de façon rapide suite à un traumatisme ou un stresseur aigu.

Lorsque les peurs associées aux troubles obsessionnels-compulsifs (ex. peur de se contaminer, de frapper son enfant avec un couteau) conduisent à l'évitement (ex., ne pas se servir d'un couteau en présence d'un enfant) ou à des rituels, i. e. des compulsions (ex., se laver les mains), ces comportements réduisent l'anxiété. Le soulagement ainsi apporté contribue à renforcer et maintenir la maladie.

Deux techniques s'avèrent efficaces pour traiter les troubles obsessionnels-compulsifs: s'exposer aux situations qui amènent l'anxiété reliée des obsessions et ne pas répondre à ces obsessions par la compulsion. Par exemple, pour une personne ayant peur de se contaminer en touchant des objets, il s'agira de s'habituer graduellement à toucher des objets sans se laver les mains. L'exposition permet une habituation qui amène une diminution de l'anxiété. L'approche cognitive stricte, c'est-à-dire la modification des croyances inadaptées, s'avère infructueuse.